Si on vous demande quel est l’opium du peuple au Gabon, dites
la bière. Oui dites-le, la bière. C’est elle qui enivre toute la société, ça
commence d’abord dans les foyers, ensuite dans les bars appelés
« MAKI » puis enfin au travail ou à l’école. Je me dis parfois que si
l'alcool était une religion alors la bière serait son prophète, parce que tout le monde sinon
la grande majorité des gens participe aux grandes messes quotidiennes dans les
bars qui foisonnent Libreville.
Un constat frappe aux yeux lorsqu’on sillonne les artères de
la capitale, les bars ou les autres débits de boissons sont toujours bondés de
monde à n’importe quelle heure du jour et de la nuit. Les clients habituels
sont toujours les mêmes : Les travailleurs du privée comme du public, les
chômeurs, les élèves et étudiants, les soucieux qui cherchent à noyer leurs soucis
au fond d’un verre de « BIBOCHE », c’est l'un des nom donné à la bière.
C’est effectivement autour d’une bonne « BIBOCHE » ou de cinq c’est selon, qu’on passe du temps
au quartier. C’est une évidence vue qu’il n’existe pas d’activités qui
puissent permettre aux jeunes de
« tuer » le temps comme on dit chez nous. Il n'y a pas d’aires de jeu aménagés
pour le football, le Basketball et les autres sports d’équipes, encore moins de centres d’animations culturelles
ou de parcs d’attractions, rien de tous ces lieux sains qui favorisent l’épanouissement
harmonieux des citoyens.
J’ai lu tout récemment
sur Wikipédia qu’en 2004 les
Gabonais buvaient en moyenne 55,8L de bière par an, ce qui nous mettait au rang
de deuxième plus grand consommateur Africain après l’Afrique du Sud et les
trentièmes mondial derrière la Suisse. Avec
la prolifération actuelle des débits de boissons à travers les villes et
l’importance de leurs fréquentations, on ne serait pas étonné d’apprendre que
cette moyenne, déjà élevée, soit encore plus
importante aujourd’hui en 2013.
Les fortes quantités de litres de bière et d’autres alcools
comme les liqueurs et le vin que boivent les Gabonais, favorisent l’expansion de certains fléaux
tels que l’alcoolisme chez les jeunes filles et garçons, l’absentéisme dans les
écoles et les administrations, l’abandon parental, les innombrables accidents
de la route etc. Pourtant nous ne sommes ni les premiers ni les derniers dans
les alcools, mais les conséquences factuelles sont plus perceptibles chez nous en raison
de notre faible population.
Sans aucun doute, l’oisiveté est la cause première de l’alcoolisme
des jeunes. Ils n’ont rien à faire et d’autres alternatives ne sont pas proposées
pour leurs permettre de s’occuper plus sainement. C’est tout un questionnement
qui bouillonne dans mon esprit quand je vois les jeunes abandonnés par nos
pseudos responsables à savoir les Maires particulièrement et l’Etat en général :
Pourquoi les jeunes ne sont pas éloignés de l’alcool ? Pourquoi rien n’est
fait pour les occuper sainement ? Pourquoi le problème de l’alcoolisme qui
divise les familles n’est pas combattu comme il se doit ? Autant de
questions qui pour ma part nécessitent des réponses et des solutions car il y
va du bien-être de notre société.
Bientôt les Gabonais choisiront leurs Maires, j’espère que
ceux qui seront élus par les urnes feront mieux que leurs prédécesseurs en ce
qui concerne les structures qui permettront aux populations de s’occuper
plus SAINEMENT en loisir, en sport, en culture,
en musique, en arts, dans les espaces de
loisirs et j’en passe. Il est temps d’arrêter les discours de politiques politiciennes,
les populations notamment les jeunes doivent être au centre des programmes ou
politique qui favoriseront leurs bons épanouissement et une meilleure vie
sociale. C’est à mon sens le minimum que
nos élus ont à nous offrir.