vendredi 18 octobre 2013

Sujet du jour : L'oisiveté, mère de toutes les bières.

Si on vous demande quel est l’opium du peuple au Gabon, dites la bière. Oui dites-le, la bière. C’est elle qui enivre toute la société, ça commence d’abord dans les foyers, ensuite dans les bars appelés « MAKI » puis enfin au travail ou à l’école. Je me dis parfois que si l'alcool était une religion alors la bière serait son prophète,  parce que tout le monde sinon la grande majorité des gens participe aux grandes messes quotidiennes dans les bars qui foisonnent Libreville.
Un constat frappe aux yeux lorsqu’on sillonne les artères de la capitale, les bars ou les autres débits de boissons sont toujours bondés de monde à n’importe quelle heure du jour et de la nuit. Les clients habituels sont toujours les mêmes : Les travailleurs du privée comme du public, les chômeurs,  les élèves et étudiants,  les soucieux qui cherchent à noyer leurs soucis au fond d’un verre de « BIBOCHE », c’est l'un des nom donné à la bière.
C’est effectivement autour d’une bonne « BIBOCHE »  ou de cinq c’est selon, qu’on passe du temps au quartier. C’est une évidence vue qu’il n’existe pas d’activités qui puissent  permettre aux jeunes de « tuer » le temps comme on dit chez nous. Il n'y a pas d’aires de jeu aménagés pour le football, le Basketball et les autres sports d’équipes,  encore moins de centres d’animations culturelles ou de parcs d’attractions, rien de tous ces lieux  sains qui favorisent l’épanouissement harmonieux des citoyens.
J’ai lu tout récemment  sur Wikipédia  qu’en 2004 les Gabonais buvaient en moyenne 55,8L de bière par an, ce qui nous mettait au rang de deuxième plus grand consommateur Africain après l’Afrique du Sud et les trentièmes mondial derrière la Suisse.  Avec la prolifération actuelle des débits de boissons à travers les villes et l’importance de leurs fréquentations, on ne serait pas étonné d’apprendre que cette moyenne, déjà élevée,  soit encore plus importante aujourd’hui en 2013.
Les fortes quantités de litres de bière et d’autres alcools comme les liqueurs et le vin que boivent les Gabonais,  favorisent l’expansion de certains fléaux tels que l’alcoolisme chez les jeunes filles et garçons, l’absentéisme dans les écoles et les administrations, l’abandon parental, les innombrables accidents de la route etc. Pourtant nous ne sommes ni les premiers ni les derniers dans les alcools, mais les conséquences factuelles sont plus perceptibles chez nous en raison de notre faible population.
Sans aucun doute, l’oisiveté est la cause première de l’alcoolisme des jeunes. Ils n’ont rien à faire et d’autres alternatives ne sont pas proposées pour leurs permettre de s’occuper plus sainement. C’est tout un questionnement qui bouillonne dans mon esprit quand je vois les jeunes abandonnés par nos pseudos responsables à savoir les Maires particulièrement et l’Etat en général : Pourquoi les jeunes ne sont pas éloignés de l’alcool ? Pourquoi rien n’est fait pour les occuper sainement ? Pourquoi le problème de l’alcoolisme qui divise les familles n’est pas combattu comme il se doit ? Autant de questions qui pour ma part nécessitent des réponses et des solutions car il y va du bien-être de notre société.

Bientôt les Gabonais choisiront leurs Maires, j’espère que ceux qui seront élus par les urnes feront mieux que leurs prédécesseurs en ce qui concerne les structures qui permettront aux populations de s’occuper plus  SAINEMENT en loisir, en sport, en culture, en musique,  en arts, dans les espaces de loisirs et j’en passe. Il est temps d’arrêter les discours de politiques politiciennes, les populations notamment les jeunes doivent être au centre des programmes ou politique qui favoriseront leurs bons épanouissement et une meilleure vie sociale.  C’est à mon sens le minimum que nos élus ont à nous offrir.