dimanche 15 septembre 2013

Le constat du jour : la mauvaise situation des enfants au Gabon

La situation des enfants au Gabon n'est point digne d'un Etat qui se veut protecteur de ses enfants et de ceux qui vivent sur son territoire. Depuis de longues années déjà, des critiques et des plaintes se sont succédées de la part des populations, des ONG, les associations de protection des enfants et d'autres organismes spécialisés, et même de l'Etat, pour attirer l'attention de tous sur la nécessité de garantir et de renforcer le droit des enfants en République Gabonaise.
Le bilan de la situation des enfants au Gabon en 2012 est aussi déplorable qu'alarmant.  Le droit des enfants dans les domaines de la santé, de l'éducation, de la protection, sont bafoués sans pourtant voir une réaction efficace et engagée des autorités compétentes.
Rendez-vous compte que 69% des enfants Gabonais meurent avant l'age de 5 ans. Le taux de mortalité infantile qui est un indicateur  du niveau de santé d'un pays, est de 49 décès/1000. si on le compare à celui du Sénégal qui est de 55/ 1000 avec une population de 12 millions d'habitants, on peut se rendre compte des dégâts que causent ce fort taux sur notre population qui  compte un peu plus de 1.500.000 habitants.
Le Sida qui est le plus souvent transmis de la mère à l'enfant est l'une des causes de la forte mortalité des enfants, le ministère de la Santé a réagi un temps soit peu en multipliant les campagnes de sensibilisation pour les femmes enceintes afin de leurs apprendre à protéger leurs enfants du VIH.
 Le fort taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans est également causé par les maladies telles que le paludisme, la rougeole, la malnutrition. selon les chiffres officiels des milliers de morts sont causés par ces maladies dont 90% par le seul paludisme.
En ce qui concerne l'éducation, des efforts ont véritablement été faits, le taux de scolarisation des enfants est de 95% ce qui constitue l'un des taux les plus élevé du continent. Toutefois dans les milieux ruraux ce taux n'est pas aussi important à cause de la pauvreté des parents, et le manque d'infrastructures éducatives ce qui rends difficile l'accès à l'éducation d'une frange des enfants. Des mesures complémentaires doivent être apportées  pour faciliter cet accès pour garantir la scolarisation de tous.
Les violences envers les enfants sont aussi un fléau social, en effet selon une étude menée en 2011, 77% des enfants Gabonais étaient victimes de violences. la tristesse de cette statistique est qu'on remarque que ces violences sont d'abord faites dans le milieu familial ensuite dans la communauté et enfin à l'école. Elles sont d'ordres physiques, psychologiques, morales et sexuels. Une de ces violence, que je ne peux faire passer sous silence, est le meurtre rituel des enfants. Cette pratique barbare  gangrène et met en péril les valeurs culturelles de nos sociétés. Laisser ces crimes continuer c'est ne pas donner aux enfants le droit à la vie, conformément à l'article 6 de la convention internationale des droits des enfants que le Gabon a paraphé. C'est pourquoi  dans l'optique d'une meilleure prise en main du problème, les  autorités, sans plus attendre, doivent ménager aucun effort pour éradiquer ces pratiques monstrueuses.
Le trafic des enfants, un autre phénomène qui a mobilisé la communauté nationale et internationale. Le Gabon a ratifié en 2000 puis adopté en 2010 le protocole des Nations-Unis relatif à la traite des êtres humains, l'Etat avait également dans le cadre de ce protocole, promulgué la loi 09/04 qui interdisait le trafic d'enfants pour exploitation économique et sexuelle. Cette loi prévoyait un emprisonnement de Cinq à quinze années accompagné d'une forte amende. Toutes ces mesures encourageantes visaient à marquer l'implication du Gabon dans cette lutte qui concerne toute l'Afrique. Il faut noter que la plupart des enfants exploités économiquement sont d'origines Ouest Africaines, ils sont aussi utilisés pour des taches domestiques dans les familles Gabonaises ou au marché Mont-Bouet pour vendre à la sauvette. Des séminaires de formations ont été organisés à travers le pays pour donner des outils aux travailleurs sociaux, aux officiers de polices judiciaires, aux magistrats, afin de lutter plus efficacement contre l'exploitation des enfants
 Pour clore ce tableau, il faut savoir qu'il existe 658 enfants vivants dans les rues au Gabon dont 595 Gabonais et 63 d'origines Africaines. Ces chiffres ont été révélés après une étude menée de 2011 à 2012 par le Ministère de la Famille et L'UNICEF. Beaucoup de ces enfants sont des orphelins, des victimes de guerre dans certains pays, du Sida et de la pauvreté.

Vivement que chacun de nous commence à lutter contre toutes les formes de violations faites aux enfants