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En dehors des secteurs que j’ai
cités plus haut, il faut également y ajouter la monnaie qui est le nerf de
cette souveraineté. Je ne veux pas trop m’appesantir sur ce sujet parce qu’en
dépit du fait que le CFA ne soit pas une monnaie créée par les Etats Africains,
cela n’empêche guère à l’Etat Gabonais par exemple de construire une école
primaire dans un village qui en a besoin. C’est pourquoi je me concentre spécifiquement
sur la souveraineté qui a trait aux moyens de « conservation » comme disait Rousseau, de nos peuples, du peuple Africain. Il faut un peuple éduquer et proche de sa
culture, un peuple en bonne santé qui
mange à sa faim, boit de l’eau potable et vit en toute sécurité. C’est
uniquement par ces préalables fondamentaux que nos Etats Africains pourront
envisager avec sérénité et assurance l’avenir
de nos pays.
A contrario, on remarque que la
souveraineté se fait valoir par nos dirigeants que lorsqu’il y a ingérence dans
les affaires politiques de nos Nations. On peut citer en autre les contestations
électorales des ONG internationales ou de certains pays occidentaux et même
Africains, les reproches en ce qui concerne la démocratie ou la liberté d’expression
des journalistes par exemple. Ces dans ces circonstances que les dirigeants
Africains sortent la carte de la souveraineté. Je les entends dire : «
Nous sommes un Etat souverain et libre, les affaires intérieures de notre pays
ne concernent pas les autres Etats », c’est vrai mais pourtant lorsque les
mêmes font des reproches sur des questions de souveraineté comme la santé ou l’adduction
d’eau, ce sont également les mêmes dirigeants qui leurs demandent de l’aide financières. Paradoxe.
C’est pour dire que la souveraineté
n’a pas le sens global qu’il devrait avoir, mais plutôt un sens opportuniste, c'est à dire politique. C’est ce sens qui est le plus valorisé et qui justifie la longévité
de plusieurs dizaines d’années au pouvoir des présidents en Afrique, les dictatures
que nous connaissons, la gabegie à outrance et j’en passe.
La souveraineté mes chers frères
Africains doit d’abord consister à bien protéger nos frontières. Comment
comprendre que nos armés ne peuvent pas, fautes de moyens suffisants et
appropriés, garantir l’intégrité territoriale de nos pays. On l’a vu au
Mali, au Congo-Kinshasa, en Centrafrique etc. La première obligation de nos gouvernants
est celle-là, assurer l’intégrité territoriale. Pourquoi ? Tout simplement
parce qu’aucun peuple et aucun pays ne peut se développer et surtout se « conserver » dans un environnement d’insécurité
permanente. C’est une obligation souveraine.
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Comment entrevoir l’avenir quand
nos populations meurent prématurément des maladies connues de tous et qui
peuvent pourtant être prévenues. Comment avoir des hommes et femmes forts,
performants et qui vivent longtemps si on n’améliore pas leur santé. Il va sans
dire qu’il faut impérativement que le secteur de la santé qui est vital non
seulement pour les Africains mais aussi pour le continent, soit reformé et
adapté aux réels besoins de ceux qui font la nation, c'est-à-dire les
populations. La souveraineté consiste également à garantir cela, car relevant
de la survie du peuple et de la nation.
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Maurice Barrès disait que « l’éducation
ne transforme l’homme, mais l’éveil » c’est à cela que doit consister l’éducation
du peuple, les maintenir en « éveil » pour construire une Afrique
forte et prospère. Elle permettra
surtout de qualifier les ressources humaines qui porteront les nombreux projets
prioritaires dont le continent se dote pour assurer son avenir. Ne croyez-vous
pas que cela devrait aussi relever de la souveraineté ? Moi si.
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L’alimentation en Afrique, voici un
une problématique qui fait couler beaucoup d’ancres et de salives. Comme dans
les secteurs sus cités, l’alimentation ne devrait pas échapper aux obligations
souveraines de nos Etats. Un pays qui est incapable de nourrir son peuple
convenablement et à des prix abordables, ne peut se venter d’être souverain. La
sécurité alimentaire à travers l’auto suffisance alimentaire est un moyen de
lutte contre les famines que nous observons sur le continent, notamment comme
celles connues dans la corne de l’Afrique ou encore en Afrique de l’Ouest.
Il est vrai que la production
agricole a augmenté de 10% ces dernières années en Afrique, toutefois on
remarque que les prix proposés sur le marché sont toujours aussi élevés pour
des raisons aussi diverses que variées. Une approche plus élaborée sur le
secteur devrait mobiliser tous les dirigeants pour que l’Afrique assume elle-même
l’alimentation de ses enfants. Il y va de notre souveraineté alimentaire.

Enfin la culture, on dit souvent
que « C’est ce qui reste quand on a tout perdu », et oui c’est tout à
fait vrai. Après l’esclavage et la colonisation qui ont considérablement entamés notre culture, il y va de la responsabilité de nos dirigeants de faire en sorte
qu’elle soit valorisée pour ne pas oublier et perdre nos origines, nos croyances
et rites, nos us et coutumes. Notre culture est notre équilibre sans aucun
doute, c’est notre rempart car nous nous référons à elle dans les moments
difficiles.
Avec la mondialisation et la
globalisation du monde actuelle, il serait préjudiciable pour nous Africains d’abandonner
ou de négliger notre culture au profit de celle des autres. Nous devons comme ces derniers la diffuser et la valoriser car étant trop riche et belle pour la
garder seulement pour nous. Il constitue un secteur de
souveraineté, pas de mot mais d’acte tout comme les autres domaines traités. Les Etats doivent
garantir sa perpétuation à travers les années à venir pour que les générations futures et le monde se rappellent de nos origines et
de nos pratiques.
Si véritablement les dirigeants considéraient ces domaines comme étant souverains, nous en saurions pas à ce niveau de nos jours. Pour avoir un
essor croissant et maîtrisé de nos pays, il faut sans aucun doute revoir la
conception de souveraineté. Elle n’est pas seulement celle-là qui est célébrée chaque
année lors des fêtes de l’indépendance à travers le continent, elle est surtout
celle qui relève de notre « conservation », des moyens que j’ai cités
plus haut qui nous garantirons un avenir certain. Le présent qui souffre de
plusieurs maux dus à cette mauvaise compréhension de la souveraineté, se verra
meilleure si ceux qui nous dirigent élargissaient leur champ de définition et si
la société civile Africaine joue pleinement son rôle d’observateur et de baromètre
de l’évolution sociale et économique de nos pays.
Vivement que l'Afrique se réveil.